Du travail à l’œuvre, François Kollar en noir et blanc et en couleur, 1930-1967
Normandie Impressionniste 2020
Galerie Mancel, musée des Beaux-Arts de Caen
Du 2 juin au 22 novembre 2020 – entrée libre



Francois KOLLAR, la cheminée du «Shéhérazade », vers 1935, Tirage pigmentaire d’après négatif souple au gélatino-bromure d’argent 6 x 6 cm, Ministère de la culture, Médiathèque de l’architecture et du patrimoine, Diffusion RMN-GP, Donation François Kollar.

« Les Temps modernes »

Composée comme un tableau cubiste, cette photographie procure le plaisir de revisiter la production artistique du début du XXème siècle. Dans cette image fixe, le cylindre de la cheminée du paquebot évoque le praxinoscope, ancêtre du cinéma. L’œuvre de Charlie Chaplin est convoquée et comme notre œil dans un kaléidoscope : le petit homme est avalé par la machine. On pense aussi à la peinture cubiste de Fernand Léger parfois nommée «tubiste», avec les muscles du «Mécanicien» de 1920 ou le «Remorqueur» et sa composition graphique. Par des formes géométriques emboitées et des aplats contrastés, Kollar invite aussi une certaine poétique de la mécanique à l’image des précisionnistes américains. Tel Charles Scheeler qui photographie en faisant son miel des outils de la production industrielle. Si les artistes comme Edouard Baldus ont mis en évidence les ouvrages métalliques de la fin du XIXème, avec les photographes des années 30, l’objet et la machine sont davantage les centres d’intérêt.

Catherine Blondel et Gilles Boussard

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