En couleurs et en lumière. La photographie autochrome, 1903-1931.

Gustave Gain, la plage de Diélette, Flamanville, vers 1920, autochrome 9 x 12 cm, collection Gain, Archives départementales, conseil départemental de la Manche.

En 1903, Les frères Lumière déposent le brevet de l’Autochrome, diapositive en couleurs sur plaque de verre qui constituera le premier procédé photographique couleurs accessible au grand public. Cette invention est accueillie avec grand retentissement, tant, depuis la divulgation du daguerréotype en 1839, la couleur apparaissait comme l’élément manquant, l’objet de toutes les quêtes. 

Pendant 60 ans, l’absence de couleurs dans le rendu avait ouvert pour la photographieune voie nouvelle de représentation d’après nature. En s’appuyant sur les lignes de composition et l’harmonie lumineuse, en jouant sur les effets de matière, les supports et la chimie mis en œuvre, elle avait su développer une esthétique propre, loin des canons de la peinture.

A partir de 1907, la production industrielle d’autochromes et sa commercialisation vont impulser une nouvelle manière de représenter le monde et de composer les images. L’apparition de la couleur entraîne inévitablement, pour les photographes, une rééducation du regard : les rapports chromatiques viennent alors s’ajouter aux contrastes de lumière. L’autochrome pousse de manière saisissante les contrastes, faisant vibrer les bleus et les verts autour des rouges et des oranges. Les photographes doivent dorénavant apprendre à disposer ces ponctuations colorées, jouer des transparences et de l’infinie douceur des lumières propres à l’autochrome. Les liens avec la peinture, notamment l’Impressionnisme se tissent à nouveau, à travers le rendu de la lumière et des variations atmosphériques mais aussi des choix iconographiques.

La Normandie, terre rêvée des artistes pour sa lumière et ses ciels changeants, fut une région largement explorée par les photographes professionnels et amateurs. « En couleurs et en lumière » présente une sélection inédite de plaques autochromes, issues de collections publiques et privées prestigieuses (Musée d’Orsay, Société Française de Photographie, Cinémathèque Robert Lynen, Musée Albert-Kahn, Archives départementales de la Manche, Ardi – Photographies…). 

Paysages, monuments, portraits et scènes de genre, photographiés pour la première fois en couleurs, illustrent les liens ténus entre photographie couleur, Impressionnisme et Néo-impressionnisme.

En couleurs et en lumière. Dans le sillage de l’impressionnisme, la photographie autochrome 1903-1931.
Musée de Normandie
27 avril – 29 septembre 2013
Festival Normandie impressionnisme 2013

Commissaires : Celine Ernaelsteen assistée de Lily Harel , Ardi – photographies
et Alice Gandin, musée de Normandie

Exposition avec catalogue
Textes de Nathalie Boulouch, Céline Ernaelsteen, Bertrand Lavédrine et Jean-Paul Gandolfo
« En couleurs et en lumière ». Editions Skira-Flammarion, 176 pages, 21×25,5 cm, 29 €.

Conférences
La conquête de la couleur en photographie, l’exemple de la Normandie, 1839-1907.
Bernard Chéreau, professeur de photographie à l’ESAM de Caen-Cherbourg.
Samedi 1er juin 15h, Auditorium du musée des Beaux-Arts de Caen.

Peindre à la machine : la photographie autochrome dans le sillage de l’impressionnisme. Nathalie Boulouch,  Maîtresse de conférences en histoire de l’art et photographie, Université Rennes 2.
Samedi 21 septembre 15h, Auditorium du musée des Beaux-Arts de Caen.

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